Qu'est-ce qu'un habitat d'intérêt communautaire ?
Ce sont les habitats correspondant aux types mentionnés à l’annexe I de la directive « Habitats Faune Flore » et qui ont été sélectionnés en fonction des critères suivants :
- en danger de disparition dans leur aire de répartition naturelle ;
- ayant une aire de répartition réduite par suite de leur régression ou en raison de leur aire intrinsèquement restreinte ;
- ou constituant des exemples remarquables, propres à une région biogéographique européenne, et représentatifs de la diversité écologique de l’Union.
Parmi ces habitats, la directive en distingue certains dits prioritaires (marqués d'une astérisque) du fait de leur état de conservation très préoccupant. L'effort de conservation et de protection de la part des états membres doit être particulièrement intense en faveur de ces habitats.
les habitats du site "Brandes de Montmorillon"
Les inventaires biologiques réalisés en 2002 et 2003 ont mis en évidence la présence de 18 habitats d'intérêt communautaire dont 6 prioritaires :
- 3110 - Eaux stagnantes à végétation vivace oligotrophique planitiaire à collinéenne des régions atlantiques, des Littorelletea uniflorae
- 3130 - Eaux stagnantes, oligotrophes à mésotrophes avec végétation des Littorelletea uniflorae et/ou des Isoeto-Nanojuncetea
- 3140 - Eaux oligomésotrophes calcaires avec végétation benthique à Chara spp.
- 3150 - Lacs eutrophes naturels avec végétation du Magnopotamion ou de l'Hydrocharition
- 3170 - Gazons amphibies thermo-atlantiques (végétation de type mares méditerranéennes temporaires)*
- 4020 - Landes humides atlantiques tempérées à Erica ciliaris et Erica tetralix *
- 4030 - Landes sèches européennes
- 6230 - Formations herbeuses à Nardus, riches en espèces, sur substrats siliceux des zones montagnardes (et des zones submontagnardes de l'Europe continentale)*
- 6410 - Prairies à Molinia sur sols calcaires, tourbeux ou argilo-limoneux (Molinion caeruleae)
- 6430 - Mégaphorbiaies hygrophiles d'ourlets planitiaires et des étages montagnard à alpin
- 6510 - Prairies maigres de fauche de basse altitude (Alopecurus pratensis, Sanguisorba officinalis)
- 8230 - Roches siliceuses avec végétation pionnière du Sedo-Scleranthion ou du Sedo albi-Veronicion dillenii
- 7140 - Tourbières de transition et tremblantes
- 7150 - Dépressions sur substrats tourbeux du Rhynchosporion
- 7210 - Marais calcaires à Cladium mariscus et espèces du Caricion davallianae*
- 7220 - Sources pétrifiantes avec formation de tuf (Cratoneurion)*
- 7230 - Tourbières basses alcalines
- 9190 - Vieilles chênaies acidophiles des plaines sablonneuses à Quercus robur
- 91E0 - Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (Alno-Padion, Alnion incanae, Salicion albae)*
- 9230 - Chênaies galicio-portugaises à Quercus robur et Quercus pyrenaica
Accès au formulaire standard de données ZCS
Carte des habitats d'intérêt communautaire
Les habitats aquatiques
- 3110 - Eaux stagnantes à végétation vivace oligotrophique planitiaire à collinéenne des régions atlantiques, des Littorelletea uniflorae
Il s’agit d’une végétation aquatique amphibie des bords sableux d’étangs et de mares. La végétation rase, annuelle ou pérenne a des exigences moyennes en éléments nutritifs. Ces gazons de plantes vivaces sont souvent dispersés et de petite superficie.
On trouve cet habitat sur des étangs du terrain militaire : Etang Gadoret et le petit étang au sud, Etang Maxime, Etang Grolleau.
Cet habitat risque de disparaître sur ces étangs du fait de l’eutrophisation, qui favorise le développement de diatomées au dépend de ce type d’habitat naturel. Les apport de matière organique sont une des causes de cet eutrophisation.
Cet habitat abrite des végétaux rares comme Isoetes velata ssp. tenuissima (endémique au Centre-Ouest de la France et protégé) et Littorella uniflora, inscrits sur la liste rouge de la flore menacée en Poitou-Charentes.
- 3130 - Eaux stagnantes, oligotrophes à mésotrophes avec végétation des Littorelletea uniflorae et/ou des Isoeto-Nanojuncetea
Il s’agit d’une végétation aquatique amphibie des bords sableux d’étangs et de mares. La végétation rase, annuelle ou pérenne a des exigences moyennes en éléments nutritifs. Ces gazons de plantes vivaces sont souvent dispersés et de petite superficie. On trouve cet habitat sur tous les étangs du terrain militaire (Etang Pétaveau, Etang Grolleau, Etang Gardaché, Etang maxime, Etang Fondu, Etang Gadoret) au niveau des berges, qui subissent un marnage estivale.
Lors des assèchements des étangs (après vidange), cette végétation rare se développe sur le fond nu des étangs si ces derniers ne sont pas trop riches en éléments nutritifs.
C’est une formation des milieux aquatiques stagnants, qui se caractérise par une végétation totalement immergée. Cette végétation formée principalement de characées (algues) forme des tapis assez denses sur le fond des mares et des étangs. De superficie plus ou moins réduite, on retrouve ce type de végétation aux niveaux des mares et des étangs du site d’étude ayant des eaux oligo-mésotrophes. Cette végétation aquatique benthique (végétation des fonds) composée de Characées se développe dans des eaux n’ayant pas subi de pollution.
Cet habitat est présent sur les étangs : Gadoret, Grolleau, Petit Gadoret, Petit Grolleau, Maxime, Biard, Gère, Saint-Anne, … et sur de nombreuses mares.
Eaux riches en éléments dissouts favorisant le développement d’une végétation aquatique annuelle ou vivace, flottante ou enracinée. Ces herbiers aquatiques composés de différents potamots, lentilles, utriculaires, … se développent sur des eaux calmes et peu profondes des étangs et des mares. Cet habitat est présent sur la quasi totalité des mares et des étangs du site d’étude. Sur certains, cet habitat occupe des surfaces relictuelles et sur d’autres de grande superficie. Sur certains étangs, il n’a pas été possible de vérifier la présence de l’habitat, on considère que ces derniers sont potentiellement favorables au développement de cet habitat (habitat présent dans le passé).
Il s’agit de zones inondées temporairement l’hiver et subissant un assec estival. Sur des sols pauvres en éléments nutritifs se développe alors une végétation rase et épaisse, composée de plantes annuelles d’origines méditerranéennes. Il s’agit d’un micro-habitat que l’on trouve sur quatre stations du site d’étude et qui abritent une fougère protégée sur le plan national : l’Isoetes épineux Isoetes histrix.
Les Landes
Ce sont des landes à bruyère se développant sur des sols pauvres, semi-tourbeux, acides et fréquemment engorgés. Ces landes humides se caractérisent par la présence de sphaignes ainsi que par la présence simultanée de la Bruyère à quatre à angles Erica tetralix, et de la Bruyère à balai Erica scoparia. Ces landes humides se trouvent souvent associées à d'autres habitats (landes sèches, bordures d’étangs) formant des complexes en mosaïque difficilement cartographiables. Sur le périmètre d’étude, les landes concernées sont en majorité des landes humides associées à des landes plus mésophile (moins humides). Il est difficile de pouvoir cartographier distinctement ces landes du fait de leur imbrication, on parlera donc de mosaïque de landes. Cependant sur le terrain militaire, des landes humides « parfaites » ont été délimitées.
Ce sont des formations basses dominées par la Bruyère cendrée et l’Ajonc nain, qui se développent sur sols siliceux, des climats atlantiques. On y rencontre des plantes intéressantes, comme le Glaïeul d’Illyrie, la Porcelle maculée, la Phalangère à feuilles planes, la Phalangère faux-lys, etc., ainsi que des espèces animales remarquables. Dans le Montmorillonnais, cet habitat (en mosaïque avec les landes humides) occupait au XIXème siècle de très grandes superficies. Aujourd’hui, les brandes ne représentent plus que quelques îlots très éloignés les uns des autres qu’il faut considérer comme des sites à très grandes valeurs patrimoniales.
Sur le site, le camp militaire accueille encore plus de 500 ha de landes d’un seul tenant, ce qui est de plus en plus rare de nos jours. Les landes de Sainte-Marie ont elles aussi une superficie intéressante.
Les prairies et autres milieux herbacés
- 6230 - Formations herbeuses à Nardus, riches en espèces, sur substrats siliceux des zones montagnardes (et des zones submontagnardes de l'Europe continentale)*
Pelouses sèches ou mésophiles qui se développent sur des sols acides. Ces pelouses sont souvent très riches en orchidées. Sur le site d’étude, cet habitat est difficilement cartographiable du fait de sa faible superficie. Il est présent au niveau des layons, chemins et allées qui traversent les landes sèches du terrain militaire. Ces secteurs abritent très souvent une flore remarquable comme la Gentiane pneumonanthe.
Il s’agit de prairies humides à hautes herbes se développant sur des sols paratourbeux, pauvres en éléments nutritifs et soumis à un assèchement estival en surface. La molinie bleue est une graminée formée de feuilles d’un vert bleuté donnant une teinte particulière à la prairie. Sur le site, ces prairies occupent souvent de faibles surfaces au niveau de fond de talweg. Les stations les plus importantes sont localisées au niveau des Régeasses, des Arcis et des Prés-Bernard. Les autres stations sont souvent localisées en queue des étangs ou sur de petites dépressions. Elles sont parfois en mosaïque avec d’autres prairies (prairies mésophiles à la Lande, marais à choin aux Régeasses).
Il s’agit d’un peuplement de hautes herbes se développant en bordure de cours d’eau et en lisière forestière. Ce type d’habitat est très exigeant en humidité et est composé de lierres terrestres, d’épilobes et de reines des prés. Sur le site d’étude cet habitat est localisé sur de toutes petites surfaces au niveau des Régeasses et des Arcis. L'existence et la réapparition de ces habitats d'année en année, sont corrélées avec le maintien des fluctuations du niveau d'eau et d'espèces d'alluvions limoneuses, argileuses ou sableuses.
Ce sont des prairies permanentes riches en fleurs se développant sur des sols pauvres ou moyennement pauvres (prairie de fauche mésophile). Ces prairies attirent une grande diversité d’insectes comme par exemple les lépidoptères et les orthoptères. Ces prairies sont essentiellement localisées sur le terrain militaire. Certaines sont en cours d’embroussaillement et nécessitent une gestion pour leur réhabilitation.
- 8230 - Roches siliceuses avec végétation pionnière du Sedo-Scleranthion ou du Sedo albi-Veronicion dillenii
Ce groupement végétal se compose de pelouses qui se développent sur des rochers ou des dalles en milieux siliceux. Etablies sur des sols squelettiques et fragiles, elles sont composées de plantes rares et spécialisées. Habitat ponctuel sur le site d’étude, il est souvent situé sur les buttons et autres affleurements de grés. Cet habitat n’a pas été cartographié.
Les tourbières
Zone humide occupée par des végétaux se développant à la surface des eaux oligotrophes ou méso-oligotrophes. Ces tourbières se forment en colonisant des mares et des lacs oligotrophes. Il s’agit d’un habitat relictuel sur le site d’étude localisé essentiellement sur une mare du terrain militaire. Cette mare tourbeuse occupe une ancienne carrière d’extraction de grès, on peut y apercevoir des bombements à sphaignes et des radeaux flottants. D’autres mares du terrain militaire pourraient évoluer vers ce stade. Sur cette mare on trouve des végétaux rares dont le Trèfle d’eau, Menyanthes trifoliata, inscrit sur la liste rouge des espèces menacées en Poitou-Charentes.
Groupement pionnier se développant sur des sols paratourbeux et sur le bord des mares et des étangs oligotrophes. Sur le site d’étude, cet habitat est localisé sur une seule station du terrain militaire. Cette dépression tourbeuse occupe une superficie de l’ordre d’un hectare et est localisée légèrement au nord-ouest de la queue de l’Etang Grolleau et de la queue de l’Etang Gadoret.
Formation herbacée se développant au milieu des bas-marais alcalins et parfois acides. Soumis à de fortes fluctuations de la lame d’eau, ce groupement se trouve exondé pendant une partie de l’année. Cet habitat est localisé essentiellement au niveau des Régeasses, mais il a subit de profondes altérations au cours de ces dernières années du fait des modofications des conditions hydrologiques du milieux.
Sources d'eau calcaire avec dépôt actif de travertins. Ces formations se rencontrent dans des milieux assez divers tels que des forêts ou dans des paysages ouverts. Elles sont en général confinées en petits éléments (ponctuels ou longilignes) et dominées par les bryophytes (Cratoneurion commutati). Ce milieu est souvent associé aux marais calcaires à Cladium (7210). Cet habitat est présent au niveau de la tourbière des Régeasses sur une très faible superficie (linéaire d’un fossé).
Zones humides de fond de vallée calcaire, occupées par des peuplements plus ou moins denses de choin noircissant et de divers carex. Ces formations se développent sur des sols en permanence gorgés d’eau et pauvres en nutriments. Cet habitat est localisé sur les Régeasses et sur les Fraissines où il a subi des modifications ayant fortement altéré son état de conservation sur ces deux sites.
Les boisements
Groupements forestiers sur sols plus ou moins hydromorphes, sableux, acides et pauvres en éléments nutritifs. La strate arbustive est peu développée. Il s’agit de bois de chênes pédonculés. Ces boisements sont présents sur tout le site par petits îlots épars. Il existe cependant des bois de plus grandes superficies sur le terrain militaire et à Sainte-Marie.
- 91E0 - Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (Alno-Padion, Alnion incanae, Salicion albae)*
La forêt alluviale est la forêt caractéristique des cours d’eau de plaine. Le frêne commun et l’aulne glutineux sont les essences qui prédominent ce type d’habitat. Ils se développent sur des sols lourds, riches en alluvions et inondés périodiquement, mais bien drainés et aérés pendant les basses eaux. Sur le site, on ne trouve cet habitat que sur les Régeasses le long du ruisseau de la Chaise. Ce boisement a tendance à gagner du terrain sur la tourbière des Régeasses au détriment des autres habitats naturels de ce site.
Il s’agit d’un groupement forestier clair se développant sur des sols secs et acides bien drainés. Cet habitat est localisé sur le terrain militaire à la pointe Nord-Est de l’étang de Gadoret sur une superficie de l’ordre de quelques hectares. Ce bois a tendance à s’étendre comme le prouve les nombreuses pousses se développant aux alentours.